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DIJON : «La véritable histoire de la chouette» est disponible en librairie

14/07/2017 17:35

Ce nouvel ouvrage, une «enquête sur l’oiseau le plus mystérieux de France», est désormais disponible à la vente. Le lancement du livre s’est fait ce mercredi devant la chouette.

Ce mercredi 12 juillet, en fin de journée, une petite manifestation amicale a mis de l’animation rue de la Chouette, devant la petite sculpture si célèbre de notre ville. François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole, a lancé officiellement le livre «La véritable histoire de la chouette de Dijon – Enquête sur l’oiseau le plus mystérieux de France», en présence de l’auteur, Bertrand Carlier, et de nombreux amateurs et soutiens.

Une histoire mouvementée

François Rebsamen n’a pas caché son plaisir de présenter le livre et son auteur, et rappelé comment, après que la chouette fut abîmée en 2001, il fut décidé que celle-ci soit restaurée, restauration qui sera effective dans les premiers temps du mandat du maire actuel. «Cette affaire avait provoqué l’émoi des habitants» s’amusait le maire au cours de l’anecdote. Et de raconter aussi l’histoir de la «chouette du 1er avril, un bloc de pierre déposé ici avec une réplique exacte de la chouette, en guise de poisson d’avril», et que l’on peut voir aujourd’hui à quelques pas de l’originale, dans l’enceinte de la maison Millière.

De longues et minutieuses recherches

Bertrand Carlier est un jeune journaliste dijonnais qui s’est passionné pour cette chouette à laquelle les Dijonnais mais aussi les touristes sont attachés. Et pour ce qui ne devait être qu’un reportage de quelques lignes, après avoir remué, durant deux ans, archives et fonds bibliothécaires, Bertrand Carlier retrace à travers une publication de 116 pages et une quarantaine d’illustrations l’histoire méconnue de ce mystérieux volatile. «Il y a mon nom sur la couverture mais beaucoup de monde derrière ce livre… Il est le fruit de longues recherches, notamment aux bibliothèques municipale et universitaire,  et aux archives municipales et départementales. Merci à tous.»
Cet ouvrage, qui est le seul documentaire consacré à cette petite statue porte-bonheur, symbole de la Ville, que chacun touche (de la main gauche) afin que son vœu soit exaucé, est en vente depuis aujourd’hui dans les librairies Grangier et Gibert, à l’office de tourisme de Dijon ainsi qu’à la Maison Millière, rue de la Chouette.

N.R.

Dijon-Beaune Mag

#54

Le mystère de la chouette de Dijon enfin percé ?

Le journaliste dijonnais Bertrand Carlier vient de publier un ouvrage sur la chouette sculptée dans la pierre de l’église Notre-Dame. Après deux ans de recherches, il dévoile l’histoire et perce le mystère de ce totem dijonnais porte-bonheur dont on ne savait finalement pas grand-chose…

Bertrand-Carlier-chouette

Texte et photos par Bertrand Carlier,
sauf mention contraire
Pour Bourgogne Magazine #54

On dit que quiconque la caresse de la main gauche verra exaucé son vœu le plus cher. On raconte souvent qu’elle est peut-être la signature de l’architecte qui bâtit Notre-Dame. À Dijon, tout le monde la connaît : la chouette est devenue le symbole de la ville. Mais personne ne sait ce que cette petite sculpture de pierre représente, pourquoi elle est là, ni l’origine de ses pouvoirs magiques : de fait, il n’existait aucune étude historique poussée consacrée au sujet.

Dans les vieux manuscrits

Chouette-dijon

Creusée dans la pierre du contrefort nord, l’oiseau fascine. Pour preuve : Bertrand Carlier a pu concrétiser son travail de recherches grâce à une campagne de crowdfunding couronnée de succès. Environ 150 donateurs se sont mobilisés pour lever plus de 5 000 euros. La plateforme ? Ulule, naturellement.

Dijonnais de naissance, historien de formation, journaliste de métier et curieux de nature, j’ai décidé de percer le mystère. Au terme de deux ans d’enquête dans les bibliothèques et archives locales et nationales, j’ai découvert une histoire extraordinaire, qui pourrait relever de la fiction tant le surnaturel y est omniprésent : apparitions divines, fantômes, morts-nés ressuscités et autres miracles ponctuent ce destin pluriséculaire.

Première difficulté, pas des moindres : la mention écrite la plus ancienne évoquant la statue que j’ai pu trouver date de la Révolution. Un inventaire manuscrit de l’église fait état des « restes de la sculpture d’un oiseau qui parait avoir représenté une chouette ». Elle est déjà usée. D’autres indices probants pointent dans le même sens : la superstition populaire existait déjà bien avant. Par exemple, la rue « Derrière Notre-Dame » prend le nom de « rue de la Chouette » sur un plan dès 1759. Ce qui étonne car cela signifie que l’Eglise toute-puissante a laissé se développer un culte païen à même ses murs. Or comme l’écrivait l’occultiste russe Helena Blavatsky au XIXe siècle, « il est rare qu’un mythe, dans un système religieux quelconque, n’ait pas une base historique aussi bien que scientifique ».

« Tu ne te fabriqueras aucune idole, aucun objet qui représente ce qui est dans le ciel, sur la terre ou dans l’eau sous la terre ; tu ne t’inclineras pas devant des statues de ce genre, tu ne les adoreras pas. » Les quatrième et cinquième commandements sont clairs : la croyance populaire ne peut avoir été dictée par les pouvoirs religieux. Il convient donc de distinguer l’origine – de toute évidence chrétienne – de la chouette, de sa légende. C’est dans la seconde moitié du XVIIe siècle qu’un événement surnaturel se produit à Notre-Dame, attirant « un grand nombre de fidèles et de curieux » : depuis lors, malgré les efforts des ecclésiastiques pour contenir le phénomène, le rituel s’est développé. Mais l’animal était déjà là, sa signification est bien plus ancienne. À quand remonter ?

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Le lancement du livre fut inauguré en présence de François Rebsamen, mercredi 12 juillet. © Ville de Dijon

Sur fond de Grand Schisme d’Occident

Pour contourner le problème de la rareté des sources anciennes, il faut s’intéresser à l’histoire de l’édifice : le dater avec précision permettrait, en conjecturant que la chouette ait été taillée à ce moment-là, de la réinscrire dans son contexte, et donc de pouvoir potentiellement en déterminer l’origine. Il est connu que la petite tour sur un contrefort de laquelle elle est placée n’est pas contemporaine du bâtiment principal, élevé lui au XIIIe siècle.

Plusieurs livres et guides affirment que l’œuvre est sculptée sur une chapelle bâtie au XVIe siècle par les Chambellan, une riche famille de marchands dijonnais. Non seulement rien ne le prouve, mais de surcroît, de nombreux éléments tendent à démontrer le contraire : en plongeant dans les comptes de l’église, on s’aperçoit que la « chapelle des Barres » a bien quelques décennies de plus que l’âge qu’on lui attribue. Elle a été construite au début du XVe siècle, au temps du duc Jean sans Peur, du Grand Schisme d’Occident et de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. La chouette fait référence à un épisode précis, survenu à Rome quelques années auparavant.

Il faudrait un livre pour raconter comment, de la capitale italienne, ce symbole s’est retrouvé à Dijon. Ça tombe bien, il est écrit et tout juste disponible !


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L’OUVRAGE

La véritable histoire de la chouette de Dijon – Enquête sur l’oiseau le plus mystérieux de France, par Bertrand Carlier, 112 pages, 40 illustrations.

En vente 20 € dans les librairies Grangier et Gibert, à l’office de tourisme de Dijon ainsi qu’à la Maison Millière, rue de la Chouette.

Plus d’infos sur www.chouettededijon.fr

Bien Public 13 juillet 2017

Dijon : un livre pour percer le mystère de la chouette

Ancien journaliste au Bien public , Bertrand Carlier sort, au début du mois de juillet, un ouvrage sur la chouette qui orne l’église Notre-Dame. Son histoire, ses mystères…

Bertrand Carlier a travaillé pendant trois ans sur les secrets de cet emblème dijonnais. Photo DRBertrand Carlier a travaillé pendant trois ans sur les secrets de cet emblème dijonnais. Photo DR

Rue de la Chouette, sur un des murs de l’église Notre-Dame, elle est incontournable. La toucher de la main gauche porte bonheur, paraît-il. Mais en réalité que sait-on de cette petite chouette sculptée à même la pierre ? Beaucoup et pas grand-chose à la fois. C’est en partie ce qui a poussé le journaliste Bertrand Carlier à s’intéresser de plus près à ce rapace nocturne. Si au départ de ses investigations, l’ambition n’était que de faire un article, bien vite, il a vu beaucoup plus grand. Après trois ans de travail, il s’apprête à sortir un livre de 120 pages, richement documenté (40 illustrations) qui pourrait être sous-titré ainsi : « Tout ce que ce vous avez voulu savoir sur la chouette de Dijon, sans jamais oser le demander ».

Historien de formation, Bertrand s’est pris de passion pour ce petit animal (très jeune, il avait six ans) et cette histoire en cherchant les documents la concernant aux archives municipales, départementales et dans les fonds patrimoniaux de la bibliothèque de Dijon. « J’ai cherché tout ce qu’il y avait d’écrit sur la chouette », confirme-t-il. Pour affiner ses recherches, il a même dû reprendre des cours de paléographie médiévale pour une meilleure compréhension des documents qu’il a eus entre les mains.

Son travail nous apprend ainsi que la chouette n’est pas contemporaine à l’église Notre-Dame. Elle daterait du XVe siècle alors que la construction de l’église remonte à 1229. Quant au développement de la superstition populaire qui l’entoure, elle est à replacer aux XVIe et XVIIe siècles. Il consacre également un passage sur sa destruction en 2001 et sa restauration. Il tente aussi de savoir si c’est bien une chouette ou un hibou car à l’époque, « le mot n’existait pas », glisse-t-il. Un mystère de plus à percer avec ce livre.

Pratique La véritable histoire de la chouette de Dijon. Enquête sur l’oiseau le plus mystérieux de France par Bertrand Carlier. Tarif : 20 €. Disponible à partir du 13 juillet à l’office de tourisme et dans les librairies dijonnaises.

Jean-Yves Rouillé